dimanche 17 janvier 2010

Anecdote afghane

Comme vous le savez, je suis de retour en Turquie pour une deuxième séance de travail avec les analystes d'affaires afghans afin de mieux comprendre leurs besoins d'affaires. Nous avons discuté des intérêts.

Dans la religion musulmane, les intérêts ne sont pas acceptables. Si les revenus d'intérêts sont taxés, il n'y a pas d'intérêts frappant les dettes impayées des contribuables, mais seulement des pénalités dont une, quotidienne, suit un mécanisme qui s'apparente étrangement à un taux d'intérêt.

La conversation a alors dévié sur les banques qui doivent encourager l'épargne mais sans offrir de taux d'intérêts...que faire alors? Ingénieusement, les banques offrent, en lieu et place des intérêts, des billets de loterie à ses épargnant, chaque afghani (la monnaie locale) augmentant les chances de gagner. Le gros lot se chiffre à parfois 1 million d'afghanis, soit environ 20 000 $. Il y a également plusieurs prix supplémentaires, plus petits. Apparemment, la loterie n'est pas apparentée aux paris, qui sont également inacceptables pour l'Islam.

samedi 12 septembre 2009

D'Istanbul à Oludenitz

Tel que promis, j'ai décidé de prendre un peu de temps de cette journée un peu maussade dans un resort sur la Méditerranée pour vous écrire un peu sur les places que j'ai visité à ce jour, après 1 semaine de vacances.

J'ai quitté Istanbul samedi dernier pour descendre vers Galipoli, qui fut le théâtre d'un débarquement désastreux par les Britanniques lors de la première Guerre mondiale. Les forces australiennes et néo-zélandaises ayant été les principales à avoir fait les frais de cette opération ratée - un Dieppe à grande échelle - ceux-ci sont nombreux qui font le voyage en Turquie entre autre pour visiter ce champ de bataille. Je dois avouer que j'ai été un peu déçu. À part de nombreux cimetières pour les forces du ANZAC (Australia and New-Zealand Army Corps) et les commentaires fort intéressants (mais parfois incorrects, d'après ce que je lis d'une biographie de Atatürk, le héros local et bâtisseur de la Turquie moderne), et quelques tranchées qui sont toujours visibles, il n'y a pas grand chose à voir.

Tranchées australiennes datant de 1915-1916


Mon deuxième site, Troie, a été un peu plus intéressant. Les ruines de Troie ne sont pas particulièrement impressionnantes, du moins en comparaison avec Ephesus et Pergamum, mais il est tout de même intéressant de voir le site d'une ville qui a survécu 2500 ans avant d'être effacé de la carte, incluant le Troie de Homère (6e sur 9 couches).

Pergamum est une très jolie ville grecque dont les ruines sont toujours intéressantes. Comme nous avons visité l'Acropolis (qui signifie ville en hauteur), la vue sur les contrées autour était imprenable. Nous n'avons toutefois pas visité l'Asclépion, qui est l'ancien plus grand centre de santé du monde.

Ancien temple d'Athéna


J'ai également pu visiter Éphèse (ou Ephesus, ou Efes en turc), qui a décidément rien à envier aux ruines italiennes, mis à part celles de Rome. L'amphithéâtre de 25 000 places, 2e en grandeur après le Coliseum, est particulièrement impressionnant, tout comme la façade de la bibliothèque universitaire (encore là 2e en importance, mais cette fois suivant la Grande bibliothèque d'Alexandrie - elle a apparemment été vidée par Marc-Aurèle, qui aurait donner le contenu de la bibliothèque à Cléopâtre...qu'est-ce qu'on ferait pas pour une femme, hein?).


Façade de la bibliothèque d'Ephesus

Latrines d'Éphèse, là où les sénateurs et autres notables venaient discuter les choses de l'État tout en se rafraîchissant le fessard grâce à l'eau courante, et en s'activant le tube digestif autant à l'entrée qu'à la sortie

Artisane turque en train de tisser un tapis en soie dans une coopérative d'artisanat. Un tapis en soie pouvant coûter quelques milliers de dollars, alors j'ai décidé de garder mon argent pour autre chose (nommément mon char)


J'ai également pu visiter Pamukkale, avec ses sources d'eau chaudes à haute teneur en calcaire supposément bonnes pour la santé. Les romains avaient installé une ville près des sources pour profiter des bienfaits de cette haut. Les cascades ont d'ailleurs créé une géographie locale particulièrement intéressante. Autre fait intéressant, apparemment 90% des visiteurs sont des russes. Ils sont faciles à reconnaître: ce sont ceux qui se promènent en speedo et en bikini pour (parfois) notre plus grand plaisir, et parfois notre plus profond découragement.

Nymphes et Pans russes se faisant dorer sur des ruines romaines dans un bassin d'eau à 36 degrés


Bassins naturels créés par l'eau saturée de calcaire

Enfin, mon dernier site de visite est Oludenitz, une charmante bourgade qui donne sur une baie de la Méditerranée où je devais passer 4 jours de détente paradisiaque. Malheureusement, ma première journée a été entachée par une gastro galopante qui m'a quand même fait grâce d'attendre que mes 4 heures d'autobus entre Pamukkale et Oludenitz étaient terminés avant de se déclarer avec vigueur, et les 2 suivants par des tempêtes plus ou moins agréable, dont une qui m'a attrapée alors que j'étais sur la plage. J'ai pu m'abriter sur la terrasse d'un bistro, en compagnie de 4 canards qui apparemment ne voulaient pas se faire mouiller.


Baie d'Oludenitz quelques minutes avant que des chaudières d'eau ne déferlent sur votre humble serviteur



Mes compagnons d'infortune, qui devaient se dire que ce n'était pas une bonne idée d'aller dans le Sud avant l'hiver

Demain est ma dernière journée à Oludenitz. Je suis sensé faire un tour de bateau sur 6 îles paradisiaques...enfin, j'étais sensé le faire aujourd'hui mais le capitaine a décidé que ce n'était pas une bonne idée - je lui en suis gré. Je passe la nuit dans un autobus - j'ai 12h de route à faire - me menant tout droit en Cappadocie, où je passerai le dernier droit de mes vacances. Comme c'est surtout du trekking, j'ose espérer que le ciel sera plus clément.

jeudi 3 septembre 2009

Once Fenerbahce...

La semaine dernière (oui je sais je vous néglige), nous avons amené notre équipe de jeunes Afghans voir un match de foot. Pour vous mettre en contexte, le foot est le sport favoris des Afghans (sauf un, qui préfère le cricket pour une raison obscure). C'est aussi le sport qui rend les Turcs complètement dingues. Istanbul compte 3 équipes de haut niveau: Galatasaray et Besiktas, du côté européen de la ville, et Fenerbahce (prononcer Fenerbaaché) du côté asiatique. C'est sur cette dernière équipe que nos Afghans ont jeté leur dévolu, malgré la proximité de Besiktas. Le match mettait en compétition Fenerbahce et FC Sion, un club suisse.

Après s'être fouillé à notre arrivée (et désigné le représentant du Croissant rouge lorsque le policier s'est aperçu que j'avais de la monnaie), nous sommes entrés dans le stade. Dès la période de réchauffement les gens se sont mis à chanter les chansons des joueurs. Chaque fois que la chanson d'un joueur était chanté, le joueur en question traversait le terrain (nous étions sis du côté de l'équipe suisse) pour venir saluer la foule en liesse.

Durant tout le match des partisans d'une section particulière ont chanté et sauté sur place, mettant à 1000 plus d'ambiance que ce que nous avons à 20000 au Centre Bell, et de manière continue. Ils doivent avoir une dizaine de chansons d'encouragement, incluant des chansons à répondre d'insultes envers les partisans qui ne chantent pas (et donc sont de mauvais partisans) pour les faire participer, des chansons d'insultes envers les partisans du club adverse (il devait y en avoir une trentaine dans une section protégée par un cordon policier et des filets tout autour), etc.

Disons qu'on fait un peu moumounes avec nos "Halte là! Les Canadiens sont là!" et "Na Na Na Hey Hey Goodbye!"


Chanson à répondre avec la section derrière nous (à droite du champ de la caméra)

Durant le weekend j'ai visité l'une des îles des Princes avec une de mes collègues. Les Îles sont jolies, mais il y a des choses plus intéressantes à faire si le temps à Istanbul est limité. Sur ces Îles situés sur la mer de Marmara, non loin de la ville et accessible uniquement en bateau, les voitures sont interdites. On s'y déplace uniquement à pied, en bicyclette ou en calèche (avec l'effet odorant auquel on peut s'attendre).

Îles des Princes

La mer de Marmara et moi


Je pars en vacances demain, alors j'essaierai de vous faire quelques chroniques sur d'autres parties de la Turquie.

mardi 25 août 2009

Analyse pseudopsychanalytique du Stambouliote

Hé oui! Il faut bien une chronique un peu plus sérieuse de temps en temps, et aujourd'hui nous allons tenter de réaliser le rêve de bien des gens en tentant de comprendre la psyché des Stambouliotes. Évidemment, cette analyse est somme toute limitée vu qu'on m'a déjà dit de restreindre mes élans littéraires, et que mes bases en psychologie sont à toutes fins pratiques nulles - tout ce que j'en sais est ce que mon amie psychologue a bien voulu m'en dire, même si elle n'a jamais voulu me faire part de son diagnostic à mon égard de peur probablement que je le prenne mal.
Tout d'abord, le premier côté le plus marquant de l'habitant d'Istanbul est sa gentillesse. Même les vendeurs qui, comme dans plusieurs autres villes, nous abordent afin de nous vendre des gogosses sont sympathiques, et acceptent sans nécessairement pousser trop loin l'audace lorsque nous refusons de visiter leur échoppe ou leur estaminet. Les invitations à prendre un Chaï (le thé arabe) ou un repas fusent souvent de partout, mais de toute évidence plus souvent lorsqu'on est du sexe féminin. Le Stambouliote semble généralement fort galant, selon les gentes dames qui ont eu l'expérience de cette ville et avec qui j'ai pu en parler, les femmes étant plus réservées avec les hommes.


Le Stambouliote se contente de son ti-peu (dixit Ding et Dong), comme l'atteste le gros lot de la semaine

Par souci d'esprit de contradiction, toutefois, le Stambouliote manque totalement de courtoisie lorsqu'il est en mouvement. Les conducteurs roulent comme des fous, collent les piétons qui traversent la rue, klaxonnent les voitures qui les précèdent même si de toute évidence la seule façon d'avancer est de rouler sur un piéton ou une autre voiture, traversent systématiquement les intersections même si la lumière est jaune et que la voiture qui les précèdent bloque déjà la rue.



Motocycliste empruntant le trottoir afin d'éviter le trafic tout en bousculant les piétons

Les piétons? Guère mieux! Ils traversent la rue alors que la lumière est rouge et ce, même si des voitures ou des camions s'amènent à toute allure, et marchent en ligne droite sans tenter de se tasser le moins du monde même sur les rues les plus achalandées, créant ainsi moult percussions...et ceci que la personne en face d'eux soit un homme ou une femme (d'ailleurs les femmes non plus ne se tassent pas).

Personnellement, au début je me tassais mais je restreint maintenant mon mouvement à la moitié du chemin. Généralement s'ensuit un simple frottement d'épaule à épaule, mais il arrive que le choc est plus violent. Vu mon gabarit, je ne suis nécessairement celui qui revole le plus loin. Respectant les us et coutumes locals, je ne me retourne plus pour voir l'état des dommages et m'excuser sauf en cas d'impact majeur. Je me tasse quand même devant les motos.

Le Stambouliote a également une tendance à manifester sur les rues très achalandées, qui pour une grève, qui pour étayer sa joie devant la victoire de leur équipe de football favorite - Istanbul compte 3 équipes de haut calibre. Les autorités sont toutefois fort prévoyantes, et de nombreux policiers sont généralement déployés sur ce grand boulevard urbain qu'est Istiklal (imaginez un St-Denis piétonnier dont la zone intéressant est à peu près 10 fois plus longues, et dont les rues avoisinantes foisonnent de restaurants, pubs et bars tous plus intéressants les uns que les autres et vous commencez à avoir une vague idée de l'endroit). L'équipement policier est d'ailleurs fort intéressant - 3 sortes différentes de mitraillettes, des autobus grillagés, des boucliers anti-émeutes et un véhicule ressemblant plutôt à un bulldozer permettant de pousser les manifestants sont généralement prêts à intervenir en cas de pépin.


Véhicule policier en plein travail de dissémination d'une foule en liesse devant mon approche. On remarque le nez du véhicule, qui est mobile

Notez toutefois que grâce à cet étalage des forces de l'ordre (ou malgré), les manifestants que nous avons croisés sont plutôt disciplinés et ne font que scander des chants plus ou moins socialistes (je ne peux pas vous le dire avec précision puisque je ne parle que peu le Turc). J'ai bien eu envie de crier "S0-So-So! Solidarité!" comme dans le temps du Cégep, mais j'ai su m'abstenir.

Foule demandant la libération des anciens Felquistes

Ce weekend, nous sommes allés voir les anciennes murailles qui entouraient la ville de Constantinople. Quoiqu'impressionnantes, je dois avouer que nous sommes légèrement restés sur notre faim puisque l'aménagement est limité - pas de panneaux explicatifs, peu d'endroits pour marcher sur ou à l'intérieur des murs...il reste que l'ingéniosité de l'époque était très élevée. Nous n'avons donc visité que la moitié des 6,5 km de murs.


Nous avons pu également aller voir l'aqueduc romain qui alimentait la ville (et la citerne de la semaine dernière) en eau fraîche. Encore là, les ingénieurs romains auraient probablement pu expliquer aux ingénieurs civils québécois comment bâtir des structures pouvant durer plus de 20 ans sans s'effondrer (et non, il n'a pas tenu debout pendant 1500 ans...l'aqueduc a été reconstruit plusieurs fois).


Nous avons fini le tout dans un resto qui offre son menu dans 7 ou 8 langues, dont le Français. Le kilo de crevettes à 90$ US (les crevettes sont apparemment des lobsters), et un superbe choix de pieds de pégures. Les biftecks deviennent également des escalopes de veau.

D'ailleurs, est-ce que quelqu'un peut me dire ce que sont que des pégures? Une gogosse turque à l'enjeux! Mes collègues qui sont sur place ne sont pas elligibles...Je vous suggère de faire vite vu que frérot a la gachette rapide!

mardi 18 août 2009

Istanbul Underground et autres facéties

Le weekend a été vite passé. Tout d'abord, samedi dernier ma collègue et moi avons décidé de visiter la citerne sous la basilique Stoa, près de Sultanahmet. L'endroit est gigantesque et fort impressionnant, avec plus de 300 colonnes et près de 10 000 mètres carrés en superficie, et contenait apparemment 80 000 mètres cubes d'eau. L'endroit a été redécouvert parce que des Stambouliotes pouvaient récupérer de l'eau fraîche en faisant descendre un saut par un trou dans leur plancher de maison - certains pêchaient (il y a plein de carpes dans la citerne).

Vue des colonnes de la citerne de la basilique



Tête de méduse sous la basilique. Il y en a un 2e, qui est complètement à l'envers. Je subodore que le col bleu qui l'a mis s'est fait parler dans le casque (du genre qu'Obélix affectionne) et qu'il a répondu à son superviseur "Fais-le donc toi-même!". Ledit superviseur a dû penser qu'il allait y avoir 10 mètres d'eau par-dessus et que personne le verrait anyway.


J'ai suivi cette visite par l'exploration du musée d'archéologie local, qui est très bien. Il est surtout vraiment bien doté en pièces locales et égyptiennes. Il y a même le sarcophage d'un général macédonien d'Alexandre le Grand avec de magnifiques reliefs relatant les conquêtes d'Alex.

J'ai également pu visiter le Grand Bazaar, un espèce d'immense centre d'achat à l'époque à ciel ouvert, mais maintenant couvert - c'est comme si on avait transformé le DIX30 de Brossard en gigantesque Mail Champlain, mais avec des échoppes au lieu de magasins à grande superficie...évidemment, pas question de conduire en voiture entre les magasins. C'est aussi l'endroit idéal si on veut se faire arnaquer lorsqu'on aime pas trop négocier.


Rue du Grand Bazaar. On peut voir que les toits sont bien décorés.

Dimanche, nous avons amené nos Afghans faire quelque chose de nouveau: du patin à glace. J'ai donc dû aider mes 5 amis à patiner...pour vous donner une idée, je pense que j'ai fait du matin au maximum 10 fois dans ma vie, alors la qualité de l'enseignement laissait probablement à désirer. Je ne suis même pas capable de breaker correctement! Mais bon, comme je faisais une chose mieux qu'eux (soit avancer sans me péter la fiole à chaque 3 mètres), j'ai dû leur montrer comment faire. Au moins ils ont aimé l'expérience et veulent y retourner pour peaufiner leur technique...j'imagine que ça ne prendra pas beaucoup de temps avant que l'élève ne dépasse le maître. Nous avons suivi ça avec du bowling lors duquel j'ai fait fort mauvaise figure, finissant 4e sur 9, alors que nous étions 2 à avoir déjà joué.


L'apprentissage est parfois un processus douloureux...

...mais c'est si réconfortant quand on réussit à vaincre l'adversité!


Pour terminer, voici quelques nouvelles photos que j'aime bien.

La mosquée de Sultanahmet (la mosquée bleue), à vol d'oiseau

Aya Sofia, vu du même oiseau

Aya Sofia by Night.

dimanche 9 août 2009

De la splendeur ottomane et autres coquetteries

La semaine s'est bien déroulée, alternant au boulot les séances de travail sur le design de l'application et des présentations, par les Afghans, des fonctionnalités du système pour les aider à peaufiner leur capacité à donner eux-mêmes de la formation plus tard, et les soirées alternant les restaurants turques, ottomans, chinois et japonais pour tenter de varier un peu l'alimentation qui, il faut bien le dire, est légèrement à court de légumes mis à part les concombres, les tomates et le choux.
Samedi, j'ai profité de ma journée de liberté pour me rendre à pied jusqu'au Palais Topkapi, qui reste à ce jour l'un des plus beaux exemples de l'opulence ottomane. En grande partie bâti sous le sultanat de Suleyman le magnifique, le palais est fascinant avec ses trésors (dont l'un des plus gros diamants du monde) et ses salles affichant de superbes céramiques d'origine.




Portrait de Suleyman le Magnifique (ref. Civilization)


Extérieur de la salle du Conseil impérial, Palais de Topkapi


La partie la plus belle est le harem, malheureusement vidé de ses constituantes, mais toujours décorée avec des céramiques, des salles de bain avec de la robinetterie en or, et sa toilette turque.

Salle des concubines du Harem du Palais de Topkapi


Chiottes de Soleyman le Magnifique

Je suis aussi allé jusqu'à la Mosquée bâtie par Suleyman, qui est encore plus belle que celle de Sultanahmet mais qui, malheureusement, subie actuellement d'importantes rénovations et est à 80% non visitable. La marche a cependant été intéressante, alternant des rues complètement désertes à d'autres presqu'infranchissables tellement il y avait de gens.



Rue relativement passante, pas très loin du Grand Bazaar

Charmant troquet nous permettant de nous sentir cheu-nous, comme qu'on dit. Merci à ma collègue qui a découvert l'endroit.


Aujourd'hui (dimanche), je suis parti avec mes cinq afghans et le gestionnaire de projet de notre partenaire britannique (le sud-africain dont je parlais la semaine dernière) sur une plage de la mer noire. Ayant généralement vu des plages de galets sur la Méditerranée, je m'attendais à un peu à ça. Surprise, une belle plage de sable nous attendait à Kilyos, pas très loin de l'embouchure du Bosphore.


Plage de Kilyos sur la mer Noire

Nos amis afghans ont essentiellement disparu dans l'eau pour l'essentiel de la journée même s'ils ne savent pas nager - il faut bien le dire, à Kaboul il n'y a pas beaucoup d'endroit pour aller se baigner. C'est fantastique de les voir, découvrant pour la première fois de leur vie tellement de choses (la plage, les vagues, les bâteaux qui attendent patiemment leur tour pour entrer dans le Bosphore, les filles en bikini). J'imagine que la formation qu'on leur donne est la chose qu'ils vont le moins se rappeler lorsqu'ils seront de retour dans leur pays.

Rare photo de votre fidèle serviteur en compagnie de la mer Noire

dimanche 2 août 2009

Les Sarrasins! Les Sarrasins! Dans une carriole toute ferrée!

Après une longue pause de près de 2 mois, me voici donc reparti vers de lointaines contrées. Cette fois-ci, ma mission est tout ce qu'on peut considérer d'habituel: il s'agit simplement de donner de la formation à 5 Afghans, 1 hollandais et un Sud-Africain sur les rudiments de l'application que ma firme implante (j'étans un de ses outils pour ce faire) et sur l'analyse des processus.

Bref, le vol d'aller a presque été sans anicroches, mis à part le fait qu'on (ma collègue et moi) avons failli manquer le vol vers Paris parce que vols partaient de la même porte en même temps et que je ne voyais que l'information sur le 2e vol (à l'avenir, méfiance!) et celui vers Istanbul parce que Air France n'a jamais cru bon d'informer vocalement ses passagers que l'embarquement était commencé.

Enfin bref, l'arrivée à Istanbul a été remarquée par une bouffée d'air chaud et une file d'attente impressionnante pour les douanes. Il fallait aussi acheter un visa à 60$ US - faut savoir que les visiteurs de tous les autres pays qui peuvent acheter le visa sur place doivent payer 15 0u 20$. L'hôtel est correct, avec une connection internet un peu erratique mais on m'a donné une suite alors je ne me plains pas trop.

Istanbul est une ville magnifique avec ses multiples mosquées et le Bosphore qui partage la Turquie en une partie européenne et une partie asiatique, et avec la Méditerranée au Sud et la Mer Noire au Nord. Aya Sofia, qui date du 6e siècle, est particulièrement impressionnante. J'ai donc pu visiter ladite Aya Sofia (ou Hagia Sophia, ou Sainte-Sophie), ainsi que la mosquée de Sultanahmet (connue aussi comme la mosquée bleue), le bazaar des épices et un tour de bateau sur le Bosphore.

Hagia Sophia, l'une des merveilles du monde antique (ref. Civilisation II)

Sultanahmet, du nom de son fondateur (le Sultan Ahmet I)

La nouvelle mosquée, Yeni Camii (construite en 1660)

Par contre le plus intéressant à date est de voir la réaction des Afghans, qui ne sont jamais sortis de leur pays auparavant. La Turquie étant un pays islamique très ouvert, il n'est pas rare de voir les femmes sans leur voile. Le plus comique a tout de même été une visite dans une restaurant où il y avait un show de danse, dont le baladi (la danse du ventre). Si trois d'entre eux ont apprécié le spectacle, deux ont trouvé ça complètement inapproprié et ont même refusé de regarder la femme qui se trémoussait devant eux.

Je ne veux quand même pas vous retenir plus longtemps. J'essaierai de vous raconter d'autres trucs un peu plus tard.


À Istanbul on vend n'importe quoi dans la rue...ici du maïs, j'en ai vu un qui vendait des moules, un autre un petit pistolet à bulles de savon, de l'eau, etc.

Mais qu'est-ce que ce louche individu tente de receler aux pauvres touristes innocents? Approchons-nous pour mieux voir...

Puisque la mode est aux jeux questionnaires, je vous laisse deviner ce qu'il vend. Je ramène un truc à la première personne qui me donne la bonne réponse.