samedi 12 septembre 2009

D'Istanbul à Oludenitz

Tel que promis, j'ai décidé de prendre un peu de temps de cette journée un peu maussade dans un resort sur la Méditerranée pour vous écrire un peu sur les places que j'ai visité à ce jour, après 1 semaine de vacances.

J'ai quitté Istanbul samedi dernier pour descendre vers Galipoli, qui fut le théâtre d'un débarquement désastreux par les Britanniques lors de la première Guerre mondiale. Les forces australiennes et néo-zélandaises ayant été les principales à avoir fait les frais de cette opération ratée - un Dieppe à grande échelle - ceux-ci sont nombreux qui font le voyage en Turquie entre autre pour visiter ce champ de bataille. Je dois avouer que j'ai été un peu déçu. À part de nombreux cimetières pour les forces du ANZAC (Australia and New-Zealand Army Corps) et les commentaires fort intéressants (mais parfois incorrects, d'après ce que je lis d'une biographie de Atatürk, le héros local et bâtisseur de la Turquie moderne), et quelques tranchées qui sont toujours visibles, il n'y a pas grand chose à voir.

Tranchées australiennes datant de 1915-1916


Mon deuxième site, Troie, a été un peu plus intéressant. Les ruines de Troie ne sont pas particulièrement impressionnantes, du moins en comparaison avec Ephesus et Pergamum, mais il est tout de même intéressant de voir le site d'une ville qui a survécu 2500 ans avant d'être effacé de la carte, incluant le Troie de Homère (6e sur 9 couches).

Pergamum est une très jolie ville grecque dont les ruines sont toujours intéressantes. Comme nous avons visité l'Acropolis (qui signifie ville en hauteur), la vue sur les contrées autour était imprenable. Nous n'avons toutefois pas visité l'Asclépion, qui est l'ancien plus grand centre de santé du monde.

Ancien temple d'Athéna


J'ai également pu visiter Éphèse (ou Ephesus, ou Efes en turc), qui a décidément rien à envier aux ruines italiennes, mis à part celles de Rome. L'amphithéâtre de 25 000 places, 2e en grandeur après le Coliseum, est particulièrement impressionnant, tout comme la façade de la bibliothèque universitaire (encore là 2e en importance, mais cette fois suivant la Grande bibliothèque d'Alexandrie - elle a apparemment été vidée par Marc-Aurèle, qui aurait donner le contenu de la bibliothèque à Cléopâtre...qu'est-ce qu'on ferait pas pour une femme, hein?).


Façade de la bibliothèque d'Ephesus

Latrines d'Éphèse, là où les sénateurs et autres notables venaient discuter les choses de l'État tout en se rafraîchissant le fessard grâce à l'eau courante, et en s'activant le tube digestif autant à l'entrée qu'à la sortie

Artisane turque en train de tisser un tapis en soie dans une coopérative d'artisanat. Un tapis en soie pouvant coûter quelques milliers de dollars, alors j'ai décidé de garder mon argent pour autre chose (nommément mon char)


J'ai également pu visiter Pamukkale, avec ses sources d'eau chaudes à haute teneur en calcaire supposément bonnes pour la santé. Les romains avaient installé une ville près des sources pour profiter des bienfaits de cette haut. Les cascades ont d'ailleurs créé une géographie locale particulièrement intéressante. Autre fait intéressant, apparemment 90% des visiteurs sont des russes. Ils sont faciles à reconnaître: ce sont ceux qui se promènent en speedo et en bikini pour (parfois) notre plus grand plaisir, et parfois notre plus profond découragement.

Nymphes et Pans russes se faisant dorer sur des ruines romaines dans un bassin d'eau à 36 degrés


Bassins naturels créés par l'eau saturée de calcaire

Enfin, mon dernier site de visite est Oludenitz, une charmante bourgade qui donne sur une baie de la Méditerranée où je devais passer 4 jours de détente paradisiaque. Malheureusement, ma première journée a été entachée par une gastro galopante qui m'a quand même fait grâce d'attendre que mes 4 heures d'autobus entre Pamukkale et Oludenitz étaient terminés avant de se déclarer avec vigueur, et les 2 suivants par des tempêtes plus ou moins agréable, dont une qui m'a attrapée alors que j'étais sur la plage. J'ai pu m'abriter sur la terrasse d'un bistro, en compagnie de 4 canards qui apparemment ne voulaient pas se faire mouiller.


Baie d'Oludenitz quelques minutes avant que des chaudières d'eau ne déferlent sur votre humble serviteur



Mes compagnons d'infortune, qui devaient se dire que ce n'était pas une bonne idée d'aller dans le Sud avant l'hiver

Demain est ma dernière journée à Oludenitz. Je suis sensé faire un tour de bateau sur 6 îles paradisiaques...enfin, j'étais sensé le faire aujourd'hui mais le capitaine a décidé que ce n'était pas une bonne idée - je lui en suis gré. Je passe la nuit dans un autobus - j'ai 12h de route à faire - me menant tout droit en Cappadocie, où je passerai le dernier droit de mes vacances. Comme c'est surtout du trekking, j'ose espérer que le ciel sera plus clément.

jeudi 3 septembre 2009

Once Fenerbahce...

La semaine dernière (oui je sais je vous néglige), nous avons amené notre équipe de jeunes Afghans voir un match de foot. Pour vous mettre en contexte, le foot est le sport favoris des Afghans (sauf un, qui préfère le cricket pour une raison obscure). C'est aussi le sport qui rend les Turcs complètement dingues. Istanbul compte 3 équipes de haut niveau: Galatasaray et Besiktas, du côté européen de la ville, et Fenerbahce (prononcer Fenerbaaché) du côté asiatique. C'est sur cette dernière équipe que nos Afghans ont jeté leur dévolu, malgré la proximité de Besiktas. Le match mettait en compétition Fenerbahce et FC Sion, un club suisse.

Après s'être fouillé à notre arrivée (et désigné le représentant du Croissant rouge lorsque le policier s'est aperçu que j'avais de la monnaie), nous sommes entrés dans le stade. Dès la période de réchauffement les gens se sont mis à chanter les chansons des joueurs. Chaque fois que la chanson d'un joueur était chanté, le joueur en question traversait le terrain (nous étions sis du côté de l'équipe suisse) pour venir saluer la foule en liesse.

Durant tout le match des partisans d'une section particulière ont chanté et sauté sur place, mettant à 1000 plus d'ambiance que ce que nous avons à 20000 au Centre Bell, et de manière continue. Ils doivent avoir une dizaine de chansons d'encouragement, incluant des chansons à répondre d'insultes envers les partisans qui ne chantent pas (et donc sont de mauvais partisans) pour les faire participer, des chansons d'insultes envers les partisans du club adverse (il devait y en avoir une trentaine dans une section protégée par un cordon policier et des filets tout autour), etc.

Disons qu'on fait un peu moumounes avec nos "Halte là! Les Canadiens sont là!" et "Na Na Na Hey Hey Goodbye!"


Chanson à répondre avec la section derrière nous (à droite du champ de la caméra)

Durant le weekend j'ai visité l'une des îles des Princes avec une de mes collègues. Les Îles sont jolies, mais il y a des choses plus intéressantes à faire si le temps à Istanbul est limité. Sur ces Îles situés sur la mer de Marmara, non loin de la ville et accessible uniquement en bateau, les voitures sont interdites. On s'y déplace uniquement à pied, en bicyclette ou en calèche (avec l'effet odorant auquel on peut s'attendre).

Îles des Princes

La mer de Marmara et moi


Je pars en vacances demain, alors j'essaierai de vous faire quelques chroniques sur d'autres parties de la Turquie.